À Antsirabe, les 3 et 4 avril, le Cirad a organisé des journées portes ouvertes pour échanger avec les agriculteurs sur des solutions pratiques en riziculture, dans le but d’améliorer les rendements et de faire face aux maladies ainsi qu’aux effets du changement climatique.
L’événement a réuni chercheurs, agriculteurs et acteurs du développement autour des défis que connaît la riziculture à Madagascar.
Objectif : partager les avancées scientifiques afin de répondre aux problèmes de production, notamment les maladies du riz et les impacts du dérèglement climatique.
Jean-Michel Leong Pock, Directeur Général du FOFIFA, a évoqué les retombées concrètes de cet atelier:
« Nous avons discuté des solutions réelles pour améliorer la production de riz. Deux aspects sont particulièrement importants : la création de variétés résistantes aux maladies présentes à Madagascar et le développement de la rizipisciculture, une méthode qui combine la culture du riz et l’élevage de poissons. »
Il a précisé que certaines maladies, comme la pyriculariose et le BLB (bacterial leaf blight), constituent un frein majeur à l’atteinte de l’objectif de produire un million de tonnes de riz.
Les chercheurs du FOFIFA et du CIRAD travaillent à la mise au point de variétés plus résistantes à ces pathologies, susceptibles d’ouvrir de nouvelles perspectives aux riziculteurs. L’autre innovation mise en avant lors de ces journées est la rizipisciculture, une technique qui permet de produire du riz tout en élevant des poissons.
Des solutions durables
Elle contribue à une meilleure gestion de l’eau et à la diversification des revenus agricoles, notamment dans les zones touchées par la sécheresse. Le directeur du Ceffel Fifata, Andry Rasamimanana, a salué cette coopération entre scientifiques et paysans : « L’objectif est de produire suffisamment de riz pour tout le monde, tout au long de l’année. Ce projet se termine dans un an, mais la collaboration ne doit pas s’arrêter là. Nous devons continuer à travailler ensemble pour pérenniser les solut犀利士
ions apportées. » Le partenariat avec les agriculteurs est en effet essentiel, car il permet d’expérimenter des variétés adaptées à leurs besoins et aux réalités locales.
Les membres du réseau Fifata ont ainsi participé activement à l’évaluation des variétés et à la mise en place de dispositifs d’expérimentation participative. Cette approche leur permet de tester les cultures dans leurs propres champs et de retenir celles qui offrent les meilleurs résultats. Elle contribue à renforcer la productivité et la résilience face aux aléas climatiques.
Eulade Mboneye, chargé de programme à l’Union européenne, a souligné l’importance d’une collaboration élargie pour garantir la pérennité des avancées : « Les efforts pour sélectionner et tester les variétés de riz sont prometteurs. Il est essentiel de maintenir cet accompagnement et de s’assurer que les bénéfices du projet profitent à long terme aux agriculteurs. »
Dans la région de Vakinankaratra, plus de 20 000 hectares sont dédiés à la culture du riz pluvial. Selon Tahina Rambolarimanana, représentant du secrétaire d’État chargé de la souveraineté alimentaire, les recherches ont permis d’augmenter les rendements de 2 à 3 tonnes par hectare, un progrès significatif, notamment en période de soudure.
Ces journées ont également été l’occasion de mettre en lumière des initiatives locales, telles que l’évaluation participative des variétés. À travers cette démarche, les agriculteurs testent eux-mêmes les semences et choisissent celles qui correspondent le mieux à leurs contraintes. Une manière concrète de rapprocher la recherche scientifique du terrain.
(source l’express de Madagascar)