L’approvisionnement en bois énergie de la ville d’Antananarivo et ses banlieues ainsi que les centres urbains satellite devient de plus en plus problématiques. La production ne suit plus la demande et durant les saisons de pluies des crises énergétiques cycliques apparaissent. Les principales raisons expliquant ces crises énergétiques sont l’insuffisance des surfaces reboisées, la vieillesse des plantations et l’exploitation inadaptée des plantations (début d’exploitation prématuré et rotation de coupe trop rapprochée). Face à cette situation et dans le but de contribuer à la résolution de ce problème lié à l’approvisionnement en bois d’énergie de la ville d’Antananarivo et de ses centres urbains environnants, le projet « Aménagement et Reboisement Intégrés du district d’Anjozorobe en bois Energie (ARINA) a été mis en œuvre, sur financement de l’Union Européenne, dans le cadre du Programme Agro-Sylviculture autour d’Antananarivo (ASA).
Le projet ARINA dans son approche de reboisement, s’est non seulement investi dans la mise en place de réseau de pépinières et dans la formation en technique de reboisement des paysans reboiseurs, mais il a aussi accordé une importance particulière au cadrage des activités de reboisement selon une planification spatiale et temporaire permettant une augmentation des surfaces reboisées et une bonne gestion des plantations. Des plans de gestion de reboisement sont donc élaborés au niveau des Communes d’intervention d’Ambongamarina et de Betatao du district d’Anjozorobe. En même temps, le projet établit de cahier de charges pour les reboiseurs pour que ces derniers appliquent des techniques de reboisement adéquates en vue d’améliorer la production des plantations. L’élaboration du Plan de Gestion des Reboisement et des Cahiers de charges des Reboiseurs est réalisée de manière concertée avec les reboiseurs, suivant un processus participatif. Le projet ARINA comporte ainsi 4 activités dont les résultats sont présentés successivement ci-après :
Technique améliorée de carbonisation :
– 1 940 charbonniers ont été formés en technique améliorée de carbonisation.
- Activité 1 : Mise en place d’un réseau de pépinières :
– 31 pépiniéristes ont été formés sur 18 prévus initialement, – 3.376.000 plants ont été produits sur 2 860 000 prévus initialement - Activité 2 : Formation en technique de reboisement des paysans reboiseurs : – 200 nouveaux reboiseurs ont été formés en technique de reboisement.
- Activité 3 : Elaboration d’un plan de gestion de reboisement et de cahier de charges pour les reboiseurs : – A l’issue des 4 années d’existence du projet, 2 plans de gestion de reboisement et un cahier de charges ont été élaborés pour tous les reboiseurs.
- Activité 4 : Technique améliorée de carbonisation :
– 1 940 charbonniers ont été formés en technique améliorée de carbonisation.
L’importance des forêts dans la réduction de la pauvreté, et de ses impacts sur les moyens d’existence et le bien-être des communautés rurales est de plus en plus reconnue dans le monde (Cavendish, 2000 ; Mayers, 2006). A Madagascar, les ressources forestières jouent un rôle important dans le quotidien de la population aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Les populations riveraines des forêts ont développé de très fortes et complexes relations avec les milieux forestiers, basées d’une part sur l’utilisation du feu, faisant partie intégrante des systèmes agraires caractérisés par l’agriculture sur défriche brûlis ; et d’autre part sur l’exploitation des ressources forestières dont de nombreuses populations tirent leurs moyens de subsistance.
Les Produits Forestiers Non Ligneux ou PFNL présentent pour les populations rurales riveraines des forêts une solution aux stratégies de subsistance. D’une part, ces produits fournissent une assurance vitale contre la malnutrition dans les périodes de soudure et peuvent contribuer significativement par leur commercialisation à l’augmentation des revenus des ménages, et jouent alors le rôle de « filet de sécurité » ou de « recettes d’appoint ». Au-delà de leur importance socio-économique, le concept des PFNL prend une dimension écologique. L’exploitation des PFNL est vue comme une option écologique de développement économiquement acceptable. Elle permettrait une meilleure prise en considération de la biodiversité et de sa conservation, et ces produits peuvent être récoltés sans provoquer de perturbation de l’environnement forestier.
Le projet LANN (Linking Agriculture to Natural Ressource Management and Nutrition) dans les districts de Midongy du sud et Befotaka, contribue dans l’apport de réponses aux problèmes liés au déficit alimentaire de la population vivant à la périphérie du Parc National Midongy Befotaka entrainant la destruction du patrimoine forestier qui s’y trouve. Il a pour objectif global de contribuer à la réduction de la malnutrition et à la conservation des ressources naturelles au Sud-Est de Madagascar.
Le Département de Recherche Forestière et de la Gestion des Ressources Naturelles (DRFGRN) du FOFIFA a œuvré pour la réalisation des objectifs du projet LANN à travers la valorisation des ressources forestières non ligneuses et le suivi écologique des écosystèmes forestiers du Parc National Midongy-Befotaka.
A l’issu de la mise en œuvre du projet, les résultats suivants ont été acquis :
- 173 produits forestiers non ligneux recensés dans la zone dont 5 espèces végétales se sont révélées à potentiel de valorisation considérant les caractéristiques écologiques, sociales et économiques de chaque espèce,
- des plans d’aménagement pour les produits forestiers non ligneux validés,
81 espèces cibles identifiés, - 6 types de fiche de suivi écologique élaboré pour les VOI,
- 6 parcelles de suivi écologique mis en place.
La maintenance de la collection d’herbiers de bois de TEF est une acivité permanente entreprise au sein de l’herbarium TEF au sein du DRFGRN, sis à Ambatobe, Antananarivo. Au niveau de la numérotation, 5 557 spécimens ont été identifiés et rangés. Ces derniers ont été également numérisés. L’élaboration du plan de gestion en TEF et en TAN est en cours.